ZOUAVES

Phil, c’est le chanteur du groupe. Clarinettiste de formation, il décide de se consacrer à partir de 1997 exclusivement au chant, préférant laisser à d’autres le soin de manipuler l’instrument à vent. Christian Morin par exemple.
Mais son rôle dans le groupe ne se limite pas uniquement à cela. En 1994, alors qu’il arpente les allées de l’I.U.T. de Perpignan, section relations humaines, c’est la révélation. Le « toca manetes », il kiffe grave. Il décide alors de mettre son talent de « llepa cul » au service du Système pendant des années… jusqu’à déclarer un soir de février dans la salle du comité des fêtes de Pézilla : « Pour cet été, je pose mon cul sur la chaise et je laisse venir ! ». Technique d’intimidation du « lêcheur lêché » !

Enfin, Phil, c’est aussi et surtout un mec réglo, un peu rouraneur par omission parfois, mais honnête et sensible : « Putain, cette tierce sur Partenaire, elle me met la chair de poule ! »

Francky, musicien multi-instrumentiste (claviers, guitares, xylophone, raspe) est le bassiste du Système.

Peu aidé par Dame Nature qui l’a doté de gros doigts boudinés et d’une haleine de coyote à foie jaune, c’est à la sueur de son front dégarni que Francky a surmonté ses nombreux handicaps. C’est à force de travail que « petit Franck », comme l’appelaient ses camarades de classe, est devenu un grand.

Capable de s’adapter à n’importe quel style, de AC/DC à Jordi Barre, à n’importe quel instrument même au manche fêlé, le Kojak de Mailloles s’est imposé comme une pièce maîtresse de l’échiquier systémique.

On peut dire qu’il a pris sa revanche sur la vie en intégrant le plus grand boy’s band catalan de tous les temps.

Le Cala (latin Calatayudum Bargougnus) est un spécimen unique que l’on rencontre seulement dans les plaines du Riberal (Pyrénées-Orientales). Le Cala et le Raf (latin Nabotus Tortélam) sont maintenant classés « espèces protégées ». Se réfugiant derrière les tables de mixage autour desquelles il peut se constituer une véritable petite tanière douillette, ce prédateur aux mains mouflées de naissance a dû s’adapter à l’hostilité du milieu des consoles numériques.

Durant la longue période hivernale le sonorisateur du Système, quelque peu inactif, se protège du froid grâce à des longs poils qui remplissent son dos, tout comme J.-L. Sanchez. Lorsque la belle saison approche et que les premiers concerts arrivent, il ne faut pas le titiller. Mieux vaut arriver à l’heure au chargement du matos et éviter les réflexions déplacées. En effet, à cette période de l’année, notre petit rongeur est particulièrement susceptible et capable d’aller s’enfouir en plein spectacle. Dans ce cas, il n’y a pratiquement rien à faire. On peut toutefois essayer de le faire sortir de sa cachette en lui présentant un bout de fromage ou un whisky glace.

Bastià, véritable petit phénomène bossu, est le guitariste du groupe. Ancien élève du conservatoire de Perpignan, section J’ai la raie sur le côté et j’apprends le violon, il parvient, après un gros pressing de qualité digne de l’ex-défense marseillaise de Carlos Mozer et autre Éric Di Méco, à faire craquer sa mère qui l’autorise à abandonner cette voie royale pour ses 13 ans.

Après avoir fait le deuil de cette première mi-temps somme toute fructueuse après réflexion, notre petit Quasimodo commence à kiffer grave la guitare sur les airs de Dire Straits. Il entame alors la deuxième mi-temps sur un rythme tonitruant, à la limite du carton rouge. Solà craque à nouveau et c’est le break pour ses dix-huit ans : elle lui achète sa première gratte électrique, une Young Chang, et son premier ampli, un Roland 20 watts avec chorus intégré. Il suivra les leçons particulières de Jean-Jacques Baudet et Thierry Brugada avant d’intégrer avec son ami de toujours, la légende, le groupe No Parking.

Par la suite, c’est avec les Sans interdit que se poursuivra l’aventure.

Adepte des guitares Fender et des amplis à lampe, ses années de « punyeta » passées devant le Journal du hard lui ont conféré une technique médiator main droite époustouflante. C’est donc dans le domaine de la guitare rythmique qu’il excelle. Question solo, c’est une autre paire de couilles (microhumour) : pentatonique et je joue les cases qui se présentent. Mais bon, c’est toujours mieux que du Rabi.

DJ Joz, connu également sous le nom de Julius Césaire ou encore Linux- Mitraillette-Install’, accompagne depuis bientôt deux décennies le Système Sans Interdit dans chacune de ses représentations où le mixage des platines est de rigueur.

Pour la petite anecdote, sa rencontre avec le sextet catalan fut des plus bouleversante. Pour je ne sais quelle raison – la pleine lune sans doute – deux Zouaves dont je tairai le nom passèrent l’intégralité de la soirée de leur première collaboration à hurler comme de véritables cow-boys en plein rodéo – Yihaha !!! Yihaha !!! – à crier et crier encore jusqu’à s’en égosiller et déplumer littéralement le paon de Pierre-Henry. 

Malgré cet épisode traumatisant et le contrat d’exclusivité qui le liait alors à Sony Universal, DJ Joz décida de renforcer les rangs du Système.

 

À ne pas confondre avec l’Incroyable Hulk – célèbre créature née d’une émission trop forte de rayons Gamma sur le docteur David Banner – B.M., le célèbre Batteur Mentholé du Système, doit sa couleur verdâtre à une consommation abusive de Get 27.
La qualité de sa performance rythmique est de fait dépendante de sa teneur en menthol. Ceci dit, notre gaillard est robuste et sa grande expérience de baloche qui l’aura vu accompagner les plus grands (El Chato, Bézu, Herbert Léonard…) lui a conféré une prodigieuse résistance aux méfaits de la molécule éthylique. Par conséquent, et ce même chargé à bloc, vous ne le verrez que très rarement piquer du nez crochu sur la caisse claire (ghost-notes « Woody Wood Pecker »).

Certaines mauvaises langues prétendent cependant l’avoir vu tellement pilo un soir à Bages qu’il confondait son chien avec sa BX. Tout comme cette vieille épave d’Inpecteur Gadget qui prenait Finot pour un agent Mad lorsqu’il rentrait chez lui complètement gas le soir en sortant du commissariat, après avoir mis une branlée à sa nièce Sophie… Mais ça, bien sûr, le dessin animé ne le dit pas.

Futurs employeurs, soyez donc sans crainte ! Le Système Sans Interdit vous garantit une confortable assise rythmique en toutes circonstances, même après un bon gueuleton au Clos des Lys.